carmilla
J'ai avorté quand j'avais 18 ans. Je ne le regrette pas, je suis fière d'avoir assumé mon choix qui n'était pas facile mais j'ai souffert de la solitude morale, car je ne savais pas à qui le raconter... alors merci, je suis heureuse de vous avoir trouvé.
2005 France (ipinanganak sa France)
J'ai fait le bon choix, car c'était mon choix, tout simplement... Je suis fière de l'avoir fait, et je ne le regrette pas... Mais quelle douleur ne pas savoir à qui en parler, de ne pas savoir comment en parler, de ne pas avoir de soutien réel... Cela reste un tabou, et cela se vit comme tel... Je me suis sentie telllement perdue, tellement seule quand je l'ai fait... Toutes les émotions du monde ne résumeront jamais tout ce qui peut se passer dans la tête de quelqu'un qui prend cette décision...
Ils m'ont fait me sentir coupable. Ils m'ont dit que je devais être sûre, que je le regretterais, que ça serait affreux,terrible, horrible, et que je le regretterais toute ma vie, et que je pouvais encore reculer... Je n'ai pas reculé... Dans la chambre, nous étions 2 femmes, côte à côte, sans aucune intimité, nous avons pris les cachets, et nous avons avorté en même temps... pas d'antidouleurs, ou alors en suppositoires (?!?) ce qui n'était donc pas possible... 3h plus tard, j'étais dehors... J'ai eu la malchance de faire partie des 5% dont l'embryon n'est pas expulsé "du premier coup"... Il a donc fallu recommencer une semaine plus tard, mais là, j'ai juste gobé les cachets, puis je suis rentrée chez moi... J'ai saigné pendant plus d'un mois... Oui, c'était en france, il y a à peine 3 ans, dans un pays où l'avortement est sensé se dérouler dans de bonnes conditions... Je ne suis pas sûre que ce soit les meilleures conditions, et je n'ose pas imaginer dans d'autres pays...
J'avais 18 ans, j'avais réussi un concours pour rentrer dans un IUT et faire les études dont j'avais envie, j'étais avec mon petit ami depuis à peine 6 mois... Je n'étais pas prête, j'étais trop jeune, j'étais une gamine, je ne pouvais pas me permettre d'avoir un enfant alors que je n'avais pas d'emploi,pas encore de diplôme, pas de sous, pas de stabilité...
Ano ang reaksyon ng ibang tao sa iyong pagpapalaglag?
Les gens étaient très étonnés, un peu choqués. Pour eux, ça n'arrive qu'aux autres. On ne m'a pas jugé, on n'a pas approuvé mon choix, on ne l'a pas désapprouvé non plus...On ne m'a rien dit...et les gens changent de sujet ou ne savent pas quoi dire quand ils l'apprennent...cela reste tabou... Mon petit ami de l'époque m'a soutenu, mais notre relation n'a pas survécu à cette expérience, car pour lui, une fois que cela a été fait, c'était du passé... Je n'ai donc pas eu le soutien post-avortement, dont, je crois, tout le monde a besoin d'une façon ou d'une autre...