Any Weather
Merci à toutes les femmes qui ont lutter pour le droit d'avorter! Merci à toutes celles qui ont partagé leurs expériences ici, les lire m'a fait un grand bien. Je me suis sentie moins seule.
2015 Switzerland
La médecin et l'infirmière ont été très gentilles. Je ne me suis pas sentie jugée. J'aurais préféré la méthode médicamenteuse, je suis très contente d'avoir eu un curetage, de n'avoir rien vu sortir de moi. J'étais enceinte de 9 semaines. Avant d'avorter, j'ai vu l'échographie et je crois que l'image du foetus que je portais en moi ne s'effacera jamais. J'ai vu que d'autres femmes se sont un peu plus épanchées sur leurs histoires et j'aimerais faire de même, en quelle que sorte pour tourner la page. Cela fait deux semaines, jour pour jour, que j'ai avorté. J'aurais écris la semaine dernière mon récit serait très certainement différent. Prendre l'avion et rentrer au Brésil a généré en moi une coupure, comme si mon avortement été en quelque sorte irréel. Seules les douleurs et les saignements me rappellent que c'est bien moi qui ai avorté, il y a si peu de temps. Avant de tomber enceinte, avorter était pour moi un droit indéniable des femmes et je n'y pensais pas en termes de douleurs, de tristesse, de sentiment de perte. Je n'avais aucune envie d'un enfant, aucune envie d'être mère. C'était terriblement étonnant pour moi de commencer à m'imaginer comme un nouveau né dans les bras, d'imaginer quelle pourrait être l'expérience d'élever un enfant, de l'aimer. Je commençais à aimer cette petite vie en moi que je ne sentais pas vraiment, mais que je savais être là. Mes parents m'ayant beaucoup soutenue et offrant leur aide financière pour subvenir aux besoins du bébé, j'ai pensé à toutes les solutions possibles et imaginables pour avoir mon bébé en Suisse ou au Brésil. Toutes impliquaient d'arrêter les études pour au moins 6 mois ce qui était pour moi inenvisageable. Quelque part je savais que je n'étais pas prête à avoir cet enfant et qu'inconsciemment je lui en voudrais d'avoir été le facteur interrompant mes études alors même qu'il ou elle serait le, la plus innocent,e dans l'histoire. A partir de ce moment tout c'est passé très, trop vite. De la visite chez la gêné, à l'examen médical et à l'opération sans avoir le temps de faire mon deuil j'étais déjà couchée dans le lit d'hôpital en attendant l'opération. Au fond de moi j'avais envie de reculer, de tout stopper, de demander encore quelques jours de réflexion. Heureusement, c'était déjà l'heure de l'intervention et avant même que je ne m'en rende compte, sans sentir rien grâce à l'anesthésie générale, je me suis réveillée en salle de réveil, avec de grosses douleurs. Cela fait deux semaines que j'ai avorté, les crises de larmes, les sentiments de pertes, les envies d'êtres mères se sont peu à peu estompées. Aujourd'hui je suis vraiment heureuse et libérée d'avoir fait ce choix. Je sais qu'étant donné les conditions s'était le meilleur. Pourtant, je n'arrive toujours pas à en parler avec mon copain.
Je suis depuis seulement un an avec mon copain. Notre relation passait et passe par une phase difficile. Dans le cas d'une séparation, les questions de guarde et d'attachements sentimentaux à l'enfant seraient très difficiles, d'autant plus qu'il souhaite vivre au Brésil et que je souhaite certainement retourner vivre en Europe.
Vajon az abortuszod törvénytelensége befolyásolta-e az érzéseidet?
Comme je vivais au Brésil, où l'avortement est illégal, lorsque j'ai appris que j'étais enceinte, oui l'illégalité de l'avortement a affecté mon avortement. Premièrement, en me faisant me sentir coupable d'avorter, en créant en moi un sentiment de honte et d'injustice. Deuxièmement, en rendant nécessaire mon retour en Suisse pour avorter.
Hogyan reagáltak mások az abortuszodra?
Ma famille m'a beaucoup aidé et soutenue. Mon ami m'a dit qu'il me soutiendrait qu'elle que soit la décision que je prenne.